The 8 chapiter ^^ je ne pensais pas aller si loin déjà ^^ mais je vais continuer ^^ il le faut ^o^
Chapitre 8 : Premier affrontement
La nuit tombée, Harumi laissée à une mort certaine, Emi, Andrew, Benjamin, Lloyd, Colette et Dimitri partirent se reposer chez Zélos. Ce dernier était parti avec Raine demander une audience en présence de tous les ministres pour trouver une solution à l’émeute qui avait éclatée dans le château. « Allez dormir chez moi, leur avait-il dit, je sais que je vais mettre un certain temps avant de pouvoir réunir le Conseil des Ministres avec Raine... Surtout avec Raine ! » plaisanta-il, avant de se recevoir un coup de pied dans le ventre par la concernée. Le majordome, remis auparavant sur pied par la guérisseuse, avait préparé des lits supplémentaires pour les futurs invités. Lorsque ceux-ci arrivèrent, le majordome les aida à les déshabiller de leurs armes, et donna un message à Emi. La lettre portait une écriture très lisible et fluide :
« Emi,
Je sais que vous cherchez un moyen de retourner chez vous : j’ai la solution. Pendant mon voyage, j’ai été à maintes reprises à Heimdall, et ils ont retrouvés des écrits de téléportation d’une dimension à une autre dans les décombres d’un ancien temple antique sous la ville. Vous devriez aller consulter ces écrits, je suis sûr qu’ils seront votre billet de sortie de Sylvaha’lla pour votre monde.
En espérant que vous restez en bonne santé, cordialement,
Raine Sage. »
Le visage d’Emi s’illumina d’un coup rien qu’à l’idée de pouvoir retourner chez elle. Elle serra la lettre très fort contre elle, tellement fort qu’elle la froissa involontairement. Elle fit un petit tour sur elle-même en chantonnant doucement de joie. Benjamin, Dimitri, Andrew, Lloyd et Colette la regardèrent bizarrement, pendant qu’elle avait une case en moins à cause de tous ces combats. Mais elle se retourna vers eux et leur dit avec un grand sourire : « Je sais comment retourner chez moi !! ». Tous firent content aussi pour elle et la félicitait. Cependant, la petite Emi remerciait Raine très fort dans ses pensées et se réjouissait de pouvoir retrouver sa famille. Après cet instant d’émotions, tous prirent un bon bain chaud chacun leur tour ; ceux qui devaient patienter jouaient aux cartes. Ainsi, Emi gagna à une partie de poker, Benjamin au black-jack, Andrew à la bataille corse, Colette à la belotte, Lloyd au huit américain et Dimitri au 421. Dès que tous furent bien propre, ils prirent un repas chaud délicieux : un poulet rôti avec des haricots verts et des petites pommes dauphines. La nuit, Lloyd alla dormir dans le lit de Zélos, qui n’était toujours pas revenu, et Colette dans la chambre d’amis. Quand à Benjamin et Andrew, le majordome avait préparé des lits pliables à l’étage. Les deux Héros de la Réunification demandèrent respectivement à Dimitri et à Emi qu’ils voulaient dormir avec eux, mais ils refusèrent. Le majordome leur avait installé deux lits pliables également près de la grande baie vitrée à l’étage du dessous. Baignés par la lumière de la Lune, Emi et Dimitri engagèrent la discussion à voix basse :
« - Alors comme ça, tu viens d’un autre monde qui s’appelle « la Taire » ? Moi, je ne t’aurai jamais cru si tu ne me l’avais pas dit car tu te bats vraiment très bien !
- Moi-même j’ai été surprise que les cours de Kendô de mon père me serviront un jour...
- Le « kêne doh » ? C’est quoi ?
- Dans mon monde, le Kendô est un art : l’art de se battre, de tuer... C’est un art très ancien qui se pratique avec un sabre de bois normalement, mais qui s’applique avec de vraies armes comme des épées.
- Chez toi, tuer est un art ?
-Je ne prends pas le Kendô comme l’art de tuer, mais l’art de se battre avec fierté. Jamais je ne terrasserai un homme au sol en utilisant le Kendô. Au pire, je ne chercherai qu’à le blesser assez durement pour ne pas qu’il me tue, mais pas plus. Et puis, je préfère de loin la gymnastique...
- La « Gimenacetik » ? Encore un autre art ?
- On peut dire ça... La gymnastique est « l’art de la souplesse et de l’équilibre ». Mais la gymnastique se divise en plusieurs catégories : le sol, la poutre, les barres parallèles, les barres asymétriques, le saut et j’en passe... »
Dimitri écoutait avec attention toutes les paroles d’Emi, la questionnait sur ses coutumes et ses habitudes au Japon, sur sa famille, son monde... La nuit passa rapidement, sous les flots de chuchotements et d’amitié rougissante...
Le lendemain matin, Zélos et Raine n’étaient toujours pas revenu. « Ils ont sûrement du passer la nuit au château, pensèrent-ils, à débattre contre les ministres pour instaurer une loi ou autre chose qui puisse calmer ces excès de haine envers les demi elfes ». Ils engouffrèrent leurs toasts dans leur bouche et allèrent se laver et s’habiller pour la suite des événements. La tenue d’Emi étant toute écorchée et ensanglantée, elle remit son uniforme gris et bleu marine du lycée. Le seul élément qui posa problème fut son épée : comment allait-elle la fixer ? Elle avait tellement de mal à l’attacher à sa jupe longue plissée que Lloyd l’aida pendant que Colette attachait ses longs cheveux dorés en une queue de cheval. Parés pour Heimdall, Emi ouvrit la porte d’un coup, suivie de ses autres compagnons de voyages... Mais buta contre un torse vêtu de rose...
« - Zélos ?! Tu as pu te libérer de cette réunion ?!
- Pour ainsi dire : on a prit une petite pause. On a pas arrêté de toute la nuit avec la prof Raine : et des « à mort les demis elfes !! » par-ci, et des « enterrez-les tous ! » par-là... Aaahhhhh ! Avec Raine on n’en pouvait plus... Comme on a eu la pause ce matin, je suis passé vous voir, pour savoir si tout allait bien.
- Eh bien, on s’apprêtait à partir pour Heimdall : le professeur Raine m’as demandé d’y aller car il y a peut être le moyen de rentrer chez moi.
- Ah, O.K. Alors je ne vais pas rester plus longtemps, juste pour manger un petit quelque chose et j’y repars aussi ! Alors bon voyage ! Au pire, je viendrai vous retrouver à Heimdall si cette histoire se termine rapidement... »
Zélos fonça vers la table, qui était en train d’être débarrassée, et s’empara d’une tartine grillée beurrée. Il l’engloutit en deux secondes, chopa un verre de jus d’orange et le but d’un trait. Il courut vers le miroir, se peigna un peu, se fit un clin d’œil à lui-même et repartit avec ses compagnons. Il les quitta quelques mètres plus loin lorsqu’ils descendirent vers les grandes portes de la ville, et lui monta vers le château où Raine l’attendait devant la porte avec un petit groupe de ministres grincheux. Sur le toit d’une maison, cachée derrière une cheminée, Harumi les observait. Elle sauta au dessus du mur d’enceinte de la ville lorsque Emi, Andrew, Benjamin, Dimitri, Lloyd et Colette furent à quelques centaines de mètres au loin.
Lloyd avait eu la bonne idée « d’emprunter » les ptéroplans laissés au manoir afin d’aller plus vite à Heimdall. Cependant, par manque de place, Colette et Lloyd firent apparaître leurs ailes pour le trajet ; Emi et Andrew prirent l’un des deux, et Benjamin et Dimitri prirent l’autre. Vers midi, ils arrivèrent à Heimdall, après avoir traversé l’épaisse forêt qui l’entoure et qui regorgeait de monstres en tout genre. A l’entrée du village des elfes, deux soldats les interpellèrent :
« - Eh ! Vous ! Vous n’avez pas le droit de pénétrer dans notre village sans autorisation ! Dégagez !
- Mais nous avons une autorisation du Roi, fit Emi en la leur montrant.
- Mmm... Ouais, O.K, vous pouvez passer... Mais on vous a à l’œil... »
Les soldats ouvrirent le passage et Lloyd, Colette, Benjamin, Dimitri, Andrew et Emi entrèrent à Heimdall. La ville, récemment reconstruite suite aux événements d’il y a deux ans, resplendissait encore plus qu’autrefois : les maisons étaient faite en bois sacré et renforcées par des rondins, sur lesquels du lierre et quelques roses de différentes couleur avaient poussé. Le village était traversé par une rivière pure et très claire, tellement claire que l’on pouvait voir les gardons, les brochets et les carpes onduler près des pierres humides. Plusieurs ponts naturels de bois entrelacés passaient au dessus d’elle. Un moulin de pierre tournait son hélice de bois et de tissu blanc au gré du vent. Le sol était tapissé d’herbe légèrement humide par la rosée, dont quelques pierres plates traçaient un chemin. Là où ils passèrent, les elfes les regardèrent avec un air de mépris. Mais ce n’était pas pour autant qu’ils les ignorèrent, bien au contraire : de partout fusaient des remarques désobligeantes, mais ignorées par le groupe. Ils arrivèrent devant une grande bâtisse sur laquelle était fixé un panneau où il était écrit « Bibliothèque ». Le petit groupe y entra et découvrit une multitude d’étagère qui couvraient entièrement la quasi-totalité des murs de la pièce sombre, à peine éclairée par des bougies répartie ici ou là. Le silence y était, malgré le nombre impressionnant de personnes qui étudiaient dans une pièce aussi petite. Elle ne devait pas faire plus de quinze mètres de long et dix de large. Un vieil elfe, dont la longue barbe blanche traînait par terre, leur adressa la parole :
« - Bonjour, étrangers, je me nomme... Euh... Veuillez m’excuser mais j’ai quelques trous de mémoires en ce moment... Ah ! Oui ! Je me nomme Linwall et je suis le gérant de cette bibliothèque. Que puis-je faire pour vous ?
- Ben, euh...Nous voudrions examiner des documents récemment découverts, dit Andrew, resté assez perplexe car c’est le premier elfe qui leur parlait, et pas en mal !
- Mmm... Tu veux parler des écrits qu’on a trouvés dans des ruines sous le moulin ? Ah !...
- Ah ? Et ensuite ?
- Je ne m’en souviens plus...
- Hé... répondirent-ils tous.
- Ah, oui ! Et bien, non, tu ne peux pas les voir gringalet. Seuls les elfes et, à la limite, les demi elfes, peuvent les consulter. Pas autrement... A moins que... »
Le vieil Linwall se dirigea vers Colette et prit ses mains.
« - Mademoiselle, je suis un vieux croûton qui aime la lecture, mais voudriez vous m’épouser ?
- Euh... Non, désolée mais...
- Pas grave ! Alors vous, ma belle demoiselle ? Voudriez-vous devenir ma femme ?
- Alors là, pas question ! lui répondit Emi en lui bloquant la tête avec son bras droit et en lui faisant un « shampooing » avec le gauche. Je ne suis pas aussi gentille que Colette sur ce genre de question ! Je suis encore trop jeune pour me marier ! Je n’ai pas encore dix-huit ans !
- Oulà ! Aïe ! Moi aussi, je t’aime ma chérie !
- Emi, arrête : tu nous fait remarquer » intervient Benjamin en la faisant lâcher prise.
Effectivement, tous les elfes présents les regardèrent d’un air louche, prêt à leur sauter dessus au moindre faux pas. « Cela faisait longtemps qu’une aussi jolie fille ne m’avait pas résisté ainsi ! Très bien, je vous laisse voir ces écrits, à condition que de vous accompagner » Il leur montra alors une porte juste en face...
Le vieil Linwall les emmena dans une pièce aussi grande que la précédente et toute aussi couverte d’ouvrages. La seule différence était que la pièce était plus lumineuse, et les ouvrages plus poussiéreux. En effet, la plupart des livres étaient très abîmés, la couverture toute déchirée, mais les pages étaient intactes. Le vieil homme monta sur une petite échelle afin d’attraper un livre des plus jauni par le temps. Il avait laissé sa petite canne en bois sacré sur le côté et avait jeté sa longue barbe sur son épaule gauche. Il posa l’ouvrage usé sur la seule table de la pièce et remit ses lunettes bien droites sur son nez. « Voilà ! C’est lui que vous cherchez. C’est le document le plus récent que l’on a découvert pour l’instant. » Tous laissèrent la place à Emi pour le lire. Elle tourna la couverture émiettée, puis la première page vierge. Le livre n’avait pas de titre. Elle tourna quelques pages mais ne put le lire : le livre était entièrement écrit avec le langage des elfes. Dimitri s’avança :
« - Attends, je vais traduire pour toi...
- Mais tu n’es pas un elfe Dimitri, comment vas-tu faire ?
- Alors là, tu te trompe Emi... »
Dimitri souleva ses longs cheveux au niveau de ses oreilles et fit apparaître de grandes oreilles pointues. Tous se regardèrent dans les yeux, Emi dans le bleu profond des yeux de Dimitri. Il prit le livre des mains de la jeune fille et tourna les pages. Enfin il trouva le passage qui l’intéressait et prit une feuille et un stylo de sa poche. Il nota des noms et des phrases qui ressemblaient à des incantations sur la feuille de papier en faisant quelques pauses parfois afin de bien vérifier la traduction car une seule erreur peut influencer le cours des prochains événements... Après avoir remis le précieux livre en place et remercié le vieil Linwall comme il se doit, Emi et le petit groupe sortirent de la bibliothèque et se dirigèrent vers l’auberge où ils réservèrent des chambres pour la nuit. Le crépuscule levé et les étoiles brillant dans le ciel, Emi était allongé sur son lit, les bras croisés derrière sa tête. Sa fenêtre ouverte, le vent frais s’engouffrait dans sa chambre. Tous les autres dormaient tranquillement. « Enfin, se dit-elle, je vais pouvoir dormir sans les ronflements incessants de Zélos ! » Elle se réjouissait à l’idée de rêver en paix, quand un léger bruit de vêtements froissés la fit réagir :
« -Tu sais, Harumi, tu peux entrer, je ne te dirai rien.
- Co... Comment as-tu su que j’étais là ? »
Harumi descendit du rebord de la fenêtre de la jeune fille, et s’approcha d’elle. Emi se redressa et s’assit sur son lit. Elle lui fit signe de venir s’asseoir, mais l’autre fillette resta debout.
« - Si tu veux savoir, je savais que tu n’allais pas te faire bêtement tuer, et puis j’ai vu ton ombre sur le côté de l’auberge lorsque nous y sommes rentrés pour réserver les chambres.
- Ah... Tu n’es pas en colère parce que je n’ai pas respecté l’ordre du Roi et que je t’ai rejoins ?
- Non, au contraire : je suis contente que tu t’es pas faite trancher la tête à la Guillotine. Ca ne doit pas être très agréable...
- Mmm... Euh...
- Oui ?
- Non, rien... Ce n’est rien du tout...
- Si, dis-moi ce que tu veux.
- Est-ce que je peux... rester avec toi ? Je n’ai nulle par où aller, et maintenant je suis recherchée... Est-ce que je peux rester ?
- Et bien, je n’y vois aucun inconvénient, mais pour ce qui est de l’avis de Benjamin, Dimitri, Andrew, Lloyd et Colette, je n’en sais rien, il faudra voir demain. En attendant, passe la nuit ici, O.K ?
- D’accord. »
Harumi s’assit sur le lit, puis s’allongea lentement sur le côté et s’endormit aussitôt. Emi remonta la couverture chaude sur la fillette et l’observa un instant, paisiblement. Elle ferma la fenêtre silencieusement, prit son épée, ses affaires, et ressorta de la chambre. Elle alla se changer dans les toilettes du couloir et sortit dehors. Sous la pleine Lune qui resplendissait dans le ciel couleur encre, Emi se promena près de la rivière, perdue dans ses pensées...
Le lendemain, Andrew sortit lui aussi au dehors dans la fraîcheur du matin inondée par la rosée. Quelques rayons de soleil venaient faire scintiller les gouttelettes sur les tiges d’herbes et les fleurs grandissantes. Il exécuta quelques flexions et autres étirements avant de commencer un petit footing tout autour du village des elfes. Là, près de la rivière sous l’ombre d’un saule pleureur, Emi s’exerçait à l’épée. Elle la faisait tournoyer à une vitesse folle autour de son bras droit et reculait lentement près de l’épais tronc. Ses cheveux virevoltaient dans tous les sens, mais aucune mèche n’était coupée par la lame tranchante. On pouvait nettement distinguer des gouttes de sueur sur son visage, et sa respiration était saccadée. « Elle a du s’entraîner très tôt ce matin » pensa Andrew. Il resta alors debout à la regarder pendant quelques minutes, sans que cette dernière ne s’aperçoive de sa présence. Ce fut seulement lorsque le dos de la jeune fille toucha l’arbre et qu’elle stoppa les rotations de sa lame qu’Andrew se remit à faire son footing. Emi, complètement épuisée de cet entraînement acharné, se laissa lentement glisser le long du tronc d’arbre et leva ses yeux vers les rayons du soleil, cachés par l’épais feuillage. Elle ferma les yeux et se laissa doucement réchauffer, son épée à la lame luisante plantée à côté d’elle. Une heure plus tard, tout le monde était levé, y compris Harumi. Juste au même moment, Emi et Andrew revenaient de leur entraînement et, voyant que tout le monde allait lui poser la question, Emi prit les devant :
« - Oh ! Vous avez vu ?! Harumi a réussi à s’échapper !
- Hein ?!
- Arrête de jouer la comédie, Emi, je sais que tu étais au courant bien avant nous, dit calmement Benjamin.
- Oh... Oui, elle a réussi à s’échapper et hier soir, elle est venue dans ma chambre. Vous vouliez que je fasse quoi ? Que je la jette dehors ? Non, ce n’est pas mon genre... Alors je me suis dit que, si vous le voulez bien, Harumi pourrait... nous accompagner ? »
Tous restèrent perplexes devant la proposition d’Emi, mais ils finirent par accepter : après tout, elle pourrait être utile pour déjouer les plans de Larissa... Après ce réveil riche en émotions, le petit groupe prit la direction des Gorges de Lathéon où se trouvent tous les ingrédients dont a besoin la jeune bretteuse pour retourner chez elle. Les Gorges étant assez près d’Heimdall, ils se résolurent à laisser les ptéroplans au village et à y aller à pied. Ce fut donc en milieu d’après midi qu’ils arrivèrent au Gorges de Lathéon. Le soleil était juste au dessus des monts qui surplombaient les gorges. La verdure y était très présente, ainsi que quelques bourrasques. Une immense cascade laissait tomber une eau claire sur quelques centaines de mètres. Le seul point qui les surprit un tantinet fut qu’il n’y avait que très peu de monstres dans les environs. Par précaution, ils sortirent chakrams, épées, zanbatô, lance, poignards et bâton. Cependant, les seuls monstres qui les attaquèrent furent tués immédiatement par les poignards et la magie de Benjamin et les chakrams de Colette. Dimitri avait sorti son morceau de papier et regardait activement dans tous les sens, comme s’il recherchait quelque chose. « On peux t’aider tu sais ? » lui avait sorti Lloyd, mais le jeune prodige de la médecine répondit « Non merci, je me débrouille très bien tout seul, occupez vous de tuer les monstres en attendant... ». Enfin, après une demi heure de marche dans les gorges profondes et dangereuses, Dimitri courut comme un fou pour récupérer une touffe de feuille sur un arbre aux branches bien garnies.
« - Et voila des feuilles de Linkinté ! Il ne reste plus que le miel d’abeille géante, les perles de crustacé mauves et des pétales de roselière rouges. Je pense que l’on devrait aller au pied de la cascade pour trouver les perles : ce sont les plus dures à trouver.
- On te suit, chef... » soupira Andrew, qui détestait recevoir des ordres provenant d’un gringalet comme Dimitri.
Sur le bord d’une falaise près de la cascade, une femme les observait, les deux mains sur ses hanches, le pied droit en appui sur un petit rocher devant elle. « Il est temps pour moi d’entrer en action et de pimenter leur chasse au trésor ! ».
En bas, tout le monde « se jetait à l’eau » pour ainsi dire : ils avaient retiré leur chaussures et avaient retroussé leur bas de pantalon pour ceux qui en avait. Ils cherchèrent tous des perles luisantes mauves dans l’eau fraîche et claire, mais même malgré sa transparence il était difficile de trouver des perles violettes. Comme il faisait beau et chaud, Colette s’amusa à arroser Lloyd, qui lui renda la monnaie de sa pièce en l’éclaboussant à grandes eaux. Dimitri et Emi avaient trouvés déjà une petite dizaine, or il en fallait au moins trente ! Ils n’étaient pas sortis de l’auberge ! Andrew et Benjamin, quand à eux, faisaient mine de chercher, mais en profitaient pour choper quelques poissons et les déguster cru : ils n’avaient rien mangé depuis le matin ! Soudainement, un grand cri se fit entendre, un cri assourdissant. C’est alors un rayon lumineux les aveugla un cours instant, assez pour faire apparaître un cercle lumineux sur lequel un pentagramme était dessiné, et qui laissa passer au travers de la cascade un serpent d’eau immense. Le petit groupe eu juste le temps de se saisir de leurs armes et d’esquiver les crocs du monstre lorsqu’un rire sonore éclata. « Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Que vous êtes pitoyables vu d’ici ! ». Tous regardèrent alors vers la source de la voix : une femme était debout sur la tête du serpent bleu et noir aux yeux jaunes perçants. La tête du serpent se pencha lentement vers Emi, en première ligne. La femme était assez belle : elle avait des cheveux longs dorés, dont quelques mèches étaient tressées. Quelques unes retombaient sur le côté de son visage et un bandana bleu ciel retenait le reste de ses cheveux blonds en arrière. Ses yeux marron, légèrement dorés, laissait transparaître de l’audace et de la témérité. Elle était habillée très légèrement, même avec cette chaleur. Elle portait une sorte de haut très court sans bretelles qui lui arrivait juste au niveau de sa poitrine, bien gonflé d’ailleurs, de la même couleur que son bandana. Par dessus ce haut, elle avait une veste ouverte jaune orangée sans manches. On pouvait voir un tatouage sur son épaule gauche en forme de pentagramme dans deux cercles, dont l’une des branches était plus noire que les autres. Elle portait des gants en cuirs marron foncés ouverts au bout de ses doigts fins et longs. Elle avait un short bleu ciel court, dont le bas était effiloché, avec, en guise de ceinture, un morceau de tissu orangé dont le nœud penchait sur le côté. Elle portait enfin des bottes marron foncé qui lui montaient au genou. La femme descendit de la tête de son serpent et se planta en face d’Emi.
« - Alors comme ça, c’est toi, Emi Ayate ? C’est vrai que tu es plutôt jolie, mais tu fais vraiment gamine avec ta petite épée...
- Qui êtes-vous ? Et comment connaissez-vous mon nom ?
- Moi ? Tu n’as qu’à demander à ta copine « je me prends pour un chat », elle le sait mieux que moi.
- Harumi ?!
- Mmm... Cette femme s’appelle Cassidy Evans, c’est le bras droit de Larissa... Je me demandais aussi quand est-ce que j’allais te revoir, vieille pimbèche...
- Pimbèche ?! Et moi qui voulais vous faire une fleur en ne me battant pas contre vous, c’est comme ça que vous me remerciez ?! Très bien, tu l’auras voulu, petite garce ! »
La dénommée Cassidy fit un salto arrière pour remonter sur son serpent et lui cria : « Mords-les ! Déchires-les ! Manges-les ! Je ne veux plus les voir ! ». A cet ordre, le serpent ouvrit sa gueule et fondit sur le petit groupe. Emi, Harumi et Dimitri esquivèrent sur le côté droit, et Colette, Lloyd, Andrew et Benjamin sur la gauche. Toujours la gueule ouverte, le serpent cracha un jet visqueux sur Benjamin et Andrew, qui les cloua au sol, totalement paralysés. Andrew tenta de se dégager mais rien n’y faire ! Ils ne pouvaient plus bouger leurs membres. Lloyd tenta de les aider à se dégager en retirant la matière visqueuse et collante, mais il s’en mit plus sur les mains qu’il en retira. Colette et Dimitri se concentrèrent, Emi et Harumi firent diversion. Emi courut vers le dos du reptile et glissa sur sa peau humide et froide. Elle en profita pour planter son épée dans sa chair et le blesser. Le monstre hurla de douleur et se retourna vers la jeune bretteuse d’un air menaçant. Soudain, un « photon » sonore écarta l’entaille faite par Emi, et un « plumes d’anges » écorcha l’énorme gueule de l’animal et lui trancha une canine pointue. Benjamin fit alors geler le liquide collant autour de lui et d’Andrew avec un sort « tornade glacée » et se libéra, puis répliqua en lançant des poignards dans les orbites du reptile. Le serpent d’eau gigota sa tête dans tous les sens, du sang noir de jais coulant de ses yeux meurtris. Cassidy sauta de son monstre avant qu’il ne soit trop tard et se téléporta dans un nuage de fumée noire en criant derrière elle : « Ne vous réjouissez pas trop vite, j’en ai pas fini avec vous ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! ». Lloyd exécuta alors un saut prodigieux et planté ses deux sabres dans la gueule du serpent, suivi d’Andrew qui brandit son immense zanbatô et l’abattit sur le cou tendu de l’animal. L’énorme tête du monstre tomba sur le sol avec un bruit sourd, puis toute sa carcasse disparut dans un écran de fumée noire. Benjamin se baissa alors et s’écria : « Et une perle mauve en plus ! Tu crois qu’on en aura assez Dimitri ? »
Quelques heures plus tard, après leur première confrontation avec l’un des sbires de Larissa et les poches pleines des ingrédients de la liste de Dimitri, ils retournèrent à Heimdall. Dans l’auberge, Andrew saisit Harumi par les épaules et la bloqua contre le mur.
« - Toi, tu nous dois des explications : d’accord, tu avais reçu l’ordre de Larissa de tuer ton père, bon tu as été idiote de l’écouter et de le faire, mais comment ça se fait que les sbires de Larissa te connaissent aussi ?! Tu fais encore partie de son groupe c’est ça ?!
- Andrew !
- Et toi Emi, tu te fait berner trop facilement ! Laisse-moi faire !
- Mmm... Il est vrai que les sbires de Larissa me connaissent, et que je connais les sbires de Larissa parce que j’ai fait partie de son clan pendant ma captivité. Mais maintenant je n’en fais plus partie ! Je me suis aperçue qu’elle se servait de moi pour faire le sale boulot, et quand je n’étais plus utile, elle m’a lâchée sans hésitation !
- Andrew ! Lâche-la s’il te plait ! insista Emi.
- Bon... C’est bien parce qu’Emi me le demande et que tu as encore des choses à dire que je te laisse cette fois-ci. Mais je garde quand même un œil sur toi...
- Fais ce que bon te semble, je ne te poignarderai pas dans le dos... Même si je voudrai bien... »
Andrew lâcha son emprise sur Harumi, mais les deux continuèrent à se lancer des regards noirs droit dans les yeux l’un de l’autre. « Il semblerai que la jeune Harumi n’a pas tout dit et qu’elle en garde encore en réserve... » dit Benjamin sur un ton un peu joyeux.