CHILDREN OF SYMPHONIA

                                   

Prologue : L’arrivée.
 
 

 C’est une nuit calme et sans nuage qui s’annonce, un vent léger souffle dans l’obscurité. Une silhouette encapuchonnée se dirige vers une petite bâtisse lugubre. On distinguait le bruit d’une cascade pas très loin, et un autel en chaîne était érigé près de l’entrée du bâtiment. Le petit bâtiment était aussi fait en bois, des charpentes aux murs. Quand aux fenêtres, il n’y en avait pas : la maisonnette était close. La seule entrée possible était une porte coulissante, légèrement opaque. La silhouette s’était arrêtée en bas de marches accédant à cette porte. Elle hésita et pourtant, elle monta. Le bruit grinçant des marches résonnait dans la nuit. Devant la porte, une voix provenant de l’intérieur l’invita à entrer. La silhouette fit coulisser la porte.

   A l’intérieur, une tout autre atmosphère régnait : la bâtisse n’était composée que d’une seule pièce ; sur les murs étaient dressées des étagères, sur lesquelles reposaient un nombre incalculable de bougies ; le sol était couvert de tatami à la fois très solides et moelleux quand on marchait dessus ; dans le fond de la pièce, un paravent était ouvert, sur lequel des inscriptions étaient marquées à l’encre noire, et juste devant, un petit autel, orné seulement d’un miroir à pied et d’un coffre gravé. Enfin, dans le centre de la pièce, une femme était assise, les yeux fermés, les mains jointes. De chaque côté, de l’encens montait au plafond. La silhouette s’assis en face de la femme et se décapuchonna.

« - Désolé de te déranger, Soria, mais j’ai besoin de savoir…
- Le futur de notre monde ? Non, tu ne me déranges pas. »

La femme nommée Soria avait répondu très calmement à l’homme devant elle. Soria se leva et se dirigea vers le paravent, et plus précisément vers le coffre. Elle l’ouvrit et sortit des petites bougies rondes. Elle les disposa tout autour de l’invité et d’elle-même en forme de cercle puis vient se rasseoir.

« - Tu veux donc connaître le futur des évènements… Bien. Prépare-toi. »

Soria referma les yeux et joignit ses mains différemment de celle de l’homme. Lui aussi s’était mis en état de méditation.  

   La lumière des bougies allumées éclairait le visage des deux individus. Celui de l’homme était plutôt carré, la peau un peu terne, maculée de cicatrices, cheveux bruns et des yeux verts pétillants. Quand à Soria, elle avait un visage fin, des traits fins, des cheveux blonds, avec des yeux mauves étincelants. Un silence s’était installé et, avec les encens et les bougies, il pesait dans toute la pièce. Plusieurs minutes passèrent avant que Soria prenne la parole :

« - Le monde… Court un danger… Un très grand danger… Je vois un sceau que l’on brise… Je vois une fille… Je vois… Un démon qui renaît… Je vois… un départ et une arrivée… Le début et la fin d’un destin… 
- Explique-moi, Soria ! De quoi s’agit-il ? Qui est la fille ? Pourquoi un démon ? Répond-moi !!

- Je… Je… Aaaahhh, soupira Soria. Tu m’as fait perdre ma concentration, je n’ai pas pu voir le reste de la vision.

- Oh, je suis désolé Soria mais…

   - Cette vision… Prend-la au sérieux cette fois. J’ai comme l’impression qu’elle n’est pas insignifiante.

      - D’accord. Je reviendrai te voir prochainement pour prendre de tes nouvelles et, euh, pour une petite séance aussi. Combien je te dois cette fois ?

   - Rien, je te l’offre.

      -Merci, bon, ben, bonne méditation et, euh, à bientôt.

   - Oui, au revoir, Baldwin. »

    Baldwin se leva, se ré-capuchonna et sorti de la salle de méditation, à la fois content de ne pas avoir à payer, et inquiet de l’étrange vision qu’eut Soria. Après avoir entendu le bruit des pas s’atténuer petit à petit, Soria rangea les bougies qui ont servi à la séance de méditation dans le coffre gravé et se regarda dans le miroir.

« - Quelle étrange vision. Je n’en ai jamais eu de pareil. Espérons, pour une fois, qu’elle soit erronée… »

 
 
 
 

                                             *          *          *          *          *

                                                   *          *          *         *

 
 
 

   « - Bon voila pour l’exemple. Maintenant prenez vos stylos et écrivez : Si a est différent de 0, -b sur a est la valeur qui annule ax + b. Si x appartient à l’intervalle –b sur a et plus infini alors… Mlle Ayate… Mlle Ayate !... MLLE AYATE !!!

 - Aïe ! Oui Madame, je suis désolée, je ne me rendorerai plus en classe, Madame. »

Le professeur avait jeté un bout de craie sur la tête de la jeune Emi Ayate, 17 ans, qui dormait sur sa table.

« - Eh, Emi, tu devrai arrêter de dormir comme ça pendant son cours !

- Ouai, je sais mais depuis une semaine, je n’arrive pas à dormir, et quand j’y arrive, c’est seulement pendant les cours. Je n’arrête pas de refaire le même rêve étrange et ça m’agace !

   - Et c’est quoi ton rêve ?

- Tu vas trouver ça glauque mais bon, tu l’auras voulue : je rêve que je suis dans une pièce blanche, très lumineuse, avec une douce chaleur, et une petite brise fait légèrement flotter mes cheveux et mes vêtements. En face de moi il y a une femme très belle qui me tend la main. A chaque fois je me rapproche un peu plus de sa main mais je me réveille toujours avant.

   -Effectivement, il est glauque ton rêve. »

   A la fin de la journée, Emi rentra seule chez elle. Comme on était en plein hiver, elle enfonça son bonnet bleu marine sur sa tête et se mit à courir pour ne pas rater son bus. Ses cheveux noirs, long derrière, court juste au dessus des yeux, renforçait le regard perçant que donnaient ses deux yeux gris clairs, légèrement bleuté. Elle avait le corps mince et fin, et avait un sens de l’équilibre incroyable : en effet, elle est championne nationale de gymnastique. Elle portait encore son uniforme de lycée (une jupe grise plissée qui lui arrivait au genou, une chemise blanche, une veste bleue marine et des chaussettes hautes blanches) qu’elle cachait sous un manteau noir. Aujourd’hui, le bus était bondé mais Emi avait réussi à se trouver une place assise au fond du bus. Et puis elle devait descendre au terminus, ce qui représentait encore une heure d’attente. Au fur et à mesure des arrêts, le bus se vidait, jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule dedans. « Bon ben je peux faire un petit somme alors ? » se dit-elle. Elle ferma lentement les yeux, ayant pour seule vue lassante le conducteur de dos et tous les sièges vides autour d’elle.Une lumière blanche… Une douce chaleur… Une légère brise… Emi se retrouvait une fois de plus devant la femme. Cette fois elle la voyait de plus près. Elle était très belle. Emi regarda autour d’elle : rien, juste eux deux. Sur le sol des inscriptions bizarres étaient apparues. La femme tendit sa main vers Emi en lui affichant un sourire tendre. Emi tendit la sienne. Elle se rapprochait de plus en plus de la main de la femme. D’un geste vif, Emi l’attrapa et…

   Elle sentait un côté de son visage très froid, l’autre lui picotant. Emi ouvrit les yeux doucement. Ce qu’elle voyait n’était pas ce à quoi elle s’attendait : de la neige. Emi se leva en se frottant la tête. Oui elle ne rêvait pas, elle était autre part qu’à Tokyo ! Elle regarda autour d’elle pour en savoir un peu plus mais, avec toute cette neige, elle n’y voyais pas grand-chose.

« - Mais je suis où, là ?... Pas à Tokyo, c’est sûr… On dirai une plaine enneigée… En tout cas, il fait très froid ! Je ferai mieux de me trouver un endroit chaud et vite ! Il commence à neiger… »

Effectivement, la neige commençait à tomber et le vent légèrement à souffler.

« - Mais n’empêche que j’ai une veine incroyable ! Il y a une… euh, un… on dirai des ruines ou quelque dans ce genre… Ben je ferai mieux d’y aller, au cas où… »

Elle se dirigea donc vers la sorte de temple, ou de ruines, peut importe, afin de trouver de quoi se réchauffer et peut-être de l’aide. Le vent soufflait de   plus en plus fort, et la neige ne s’arrêtait pas de tomber : un blizzard se préparait. Emi arriva de justesse dans les ruines. Elle soupira un instant et s’appuya contre le mur rocheux. Elle en profita pour balayer les lieux d’un coup d’œil : on aurai vraiment pu penser qu’il s’agissait d’une grotte ordinaire, avec ses stalactites et ses pentes glissantes (il y avait même un petit lac gelé !) mais ce qui faisait intrus c’était quatre grandes statues de bois émergeant du petit lac. « Etrange, se dit-elle, et si j’allais voir ça de plus près ? ». Emi se leva et pris les chemins glissants qui menaient aux statues.

« - Grrrrrrrrrrrrr ! »

Emi se retourna, mais ne vit rien. Elle continua son chemin. Pourtant elle aurait dû voir des petits yeux perçants dans l’obscurité de la grotte.

« -Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !! »

Emi se retourna par surprise.

« - Mais qu’est ce que c’est que ces loups bizarres ? »

Elle s’appuya contre le mur : une meute de Fenhrir, des petits sans doute, avaient suivi Emi, affamés. Ils l’avaient encerclés. Ils étaient une petite bande de 5 Fenhrir mais semblaient très costauds.

   Le sang d’Emi ne fit qu’un tour : elle s’empara un bâton près d’elle et s’en servit comme arme. Elle se mit en garde. Les Fenhrir avançaient lentement, un à un, quand l’un d’eux bondit sur Emi. Elle lui asséna un bon coup dans la mâchoire et, au bruit, des dents ont dû être cassés. Il retourna dans le cercle de sa bande, laissant la jeune fille essoufflée contre le mur. Elle était sans doute restée longtemps dans la neige lors de son arrivée, et avec la levée du blizzard, la température avait chutée. Elle risquait de faire de l’hypothermie. Les Fenhrir se rapprochaient de plus en plus, l’air menaçant. Un autre Fenhrir sauta dans sa direction : Emi lui mit un coup dans la nuque, assez fort pour qu’il ne la blesse pas, mais pas assez pour qu’il reparte. Elle faiblissait et ça, les Fenhrir le voient très bien. Le cercle se resserrait autour d’elle et les petits nuages blancs qui sortaient de la bouche d’Emi se faisaient plus réguliers. Cette fois, un Fenhrir sauta sur le bâton de la jeune fille et y planta sa mâchoire. Il posa une patte sur une des extrémités du bout de bois pour s’en servir d’appui. Il tenta de le lui arracher des mains mais Emi persistait. Elle donnait des coups de pied dans le flanc de l’animal mais en vain. Le Fenhrir essayait même de lui mordre les mains ! Elle se débattait avec le peu de force qui lui restait mais fini par être blessée au bras gauche par l’animal et lâcha sa seule défense face à la meute. Emi se laissa donc doucement glisser contre le mur glacé des ruines, appuyant sur la blessure avec sa main droite, totalement épuisée de la lutte et par le froid persistant. Les Fenhrir n’étaient qu’à un mètre environ d’Emi. Elle pouvait déjà sentir leur souffle chaud sur ses chevilles. Elle se colla le plus possible contre le mur et ferma les yeux lentement sur la meute…

« - Lame foudroyante !!! »

Une voix puissante résonna dans les ruines, puis le bruit sourd d’un coup de tonnerre. Emi entrouvrit les yeux et vit deux Fenhrir couché sur le côté, et le reste de la meute fuir les lieux. Elle leva péniblement la tête et apperçu une chevelure rousse flamboyante avant de perdre connaissance…

 

 

 




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