Chapitre 1
Etranges pouvoirs

 

 
  La journée venait de commencer juste au moment où elle se réveilla en sursaut. C’est alors qu’elle qu’une légère migraine apparue, la faisant se rallonger. Elle se trouvait dans une chambre… Mais pas dans une chambre d’hôpital. Cette chambre était chaleureuse et tout le mobilier était en bois finement sculpté. Devant elle se trouvait une table où était posé un plateau contenant un bol de soupe et une pomme bien mûre. Mais où avait-elle atterrit ? Elle ne se souvenait de rien… absolument rien…
  Elle allait se lever lorsqu’elle vit un homme posté à la porte, assis sur un tabouret qui avait l’air profondément endormi. A sa taille, un immense sabre était rangé dans son fourreau, près à être dégainé en cas d’attaque.
  C’est alors qu’elle comprit. Elle venait de se faire… enlever ! Des méchants pirates l’avaient kidnappée pour la vendre sur un marché d’esclaves. Prise de panique, elle en oublia sa migraine et descendit prudemment de son lit, veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller son kidnappeur.
Elle posa un pied à terre, puis l’autre et se leva. Elle se senti faible de la jambe gauche. En effet, un bandage recouvrait sa cheville. Elle avait du courir et se la fouler en essayant d’échapper à ses ravisseurs. Maudits pirates ! Elle commença à marcher en boitant et se retrouva face à un miroir où elle put se regarder.
  Elle était magnifique mais n’osait pas se l’avouer. Elle portait des cheveux mi-longs châtain foncés et bouclés qui encadraient un fin visage blanc, aux joues légèrement rosé et d’où ressortaient deux grands yeux verts. Ses lèvres s’associaient parfaitement aux roses de ses joues et étaient légèrement pulpeuses. Elle portait une simple robe blanche par-dessus un legging s’arrêtant à son genou. Sur le dessus de sa main droite, une étrange pierre rouge brillait et était entourée d’un fin fil doré qui entourait son poignait formant alors une espèce de bijoux magnifique.
  Mais plus le temps de s’admirer, elle devait sortir d’ici au plus vite avant que le brigand ne se réveille. Elle continua à marcher en boitant, vers la seule et unique porte de la pièce. Pour des pirates, leur bateau ne tanguait pas. Ils devaient probablement être à terre.
Son but approchait, la porte la menant vers la liberté. Elle approcha sa main vers la poignée et se stoppa net.
  Son autre main venait d’être agrippée par une autre. Celle de l’homme qui venait de se réveiller (ou qui ne dormait tout simplement pas, après tout, tout le monde peut faire semblant !). La tête toujours baissée, La jeune fille châtain ne voyait que sa longue chevelure noire et tressée.

" Où comptes-tu aller comme ça ?" lui demanda l’homme qui redressa la tête où elle put voir qu’il avait les yeux bridés.
 
La jeune fille recula, oubliant sa cheville foulée et tomba sur les fesses. Le jeune homme se leva pour aller la relever quand elle le stoppa avec sa main.
"- N-ne me faites pas de mal monsieur le pirate, balbutia-t-elle, promis je ne m’échapperai plus !
- Hein ? Quoi ? Un pirate ?"

Le jeune homme la dévisageait comme si elle avait deux têtes.

"- V-vous n’êtes pas un pirate ?
- Est-ce que j’ai l’air de ressembler à un pirate ?"
 
  Elle ne répondit pas, mais le regardait en long, en large et en travers. Il portait une chemise noire ouverte jusqu’au milieu où devinait une partie de ses abdos forts musclés ainsi qu’un pantalon blanc et large. Et pour finir, son fameux sabre… Bref la tenue parfaite d’un pirate.

"Oh, si c’est le sabre qui te gène, je peux l’enlever" continua-t-il.
 
Il desserra sa ceinture et déposa tout doucement son arme à terre. Il se redressa et tendit la main à la jeune fille qui était encore sur le plancher. Il la soutint en callant son bras autour de sa tête et l’amena sur l’une des deux chaises qui était autour de la table ou reposait le plateau repas. Puis il reparti vers l’entrée pour revenir avec le tabouret sur lequel il s’était assis il y a quelques instants pour le poser sous le pied de la jeune fille. Il s’assit a côté d’elle, posant les pieds sur la table et faisant légèrement basculer la chaise en arrière.
  La jeune fille, quant à elle, baissait la tête, honteuse de ce qu’elle venait de dire. Un pirate ! Mais qu’est-ce qui lui était passé par la tête ! Vraiment n’importe quoi…

" Comment t’appelles-tu ?" lui demanda le mystérieux jeune homme.

Il l’avait sortit de ses pensées. Elle leva la tête et le regarda.

"- Mégane…
- Mégane ? Tiens, c’est pour toi"

Il lui approcha le plateau contenant  le bol de soupe et la pomme.

"- Vous…
- J’ai déjà mangé, toi non. Mange."

Mégane allait protester quand son ventre se mit à gargouiller et dû se résigner. Elle plongea la cuillère dans la soupe fumante et la porta à sa bouche.
  Elle était finement épicée, relevée à la tomate et une touche de crème. Elle était délicieuse. Etait-ce le mystérieux inconnu qui avait cuisiné. Elle n’osait pas demander et posa à la place une autre question.

" Et vous ?"

Il tourna la tête  vers Mégane.

"- Et moi ? demanda-t-il à son tour.
- Et vous, comment vous appelez vous ?
- Xyn."

Un long silence fut parcouru dans toute la pièce. Puis Mégane continua :

"- Et…
- Quel âge j’ai ? Et bien j’ai dix-huit ans alors évite de me vouvoyer s’te plait, j’ai l’impression d’être un vieux.
- Oh désolé. Mais je ne voulais pas savoir ça. Hier, que s’est-il passé ?
- Hier ? J’en sais rien, tu étais sur la route d’Izoold en train de te faire attaquer par des roses bleues. Elles t’ont empoisonnée, je t’ai emmené à Izoold avec moi. La gérante de l’hôtel à fait venir quelqu’un pour enlever le poison de ta cheville."

C’était donc ça, le fameux bandage qui entourait sa cheville gauche. Mais pourquoi ne se souvenait-elle de rien ? C’est à peine si elle se souvenait de la forme de son visage.

"- Tu ne te souviens pas ? demanda Xyn qui l’avait une fois de plus sortie de ses pensées.
- Non…
- C’est étrange… Le poison des roses bleues laisse pourtant des séquelles… Sinon, t’as quel âge ?"

Mégane le fixa avec des yeux ronds, puis baissa le regard, cherchant une réponse à la question qui lui avait été posée.

" J’ai… j’ai…"

Il la regarda, mais aucune réponse ne lui parvint. Mégane paniqua.

"- Est-il possible que le poison rende amnésique ?
- Non, je le sais puisque qu’en étant petit je me suis fais empoisonner, et je peux te dire que c’est resté aussi bien moralement que physiquement."

Il ouvrit sa chemise et montra une cicatrice sur son torse s’étendant sur quelques centimètres. Mégane s’empressa de retirer son bandage de sa cheville. En dessous se dévoilait effectivement une petite cicatrice.

" T’en fais pas, le rassura Xyn, c’est pas comme ça que t’arrêteras de draguer…"

Elle se retourna vers lui, rouge comme une pivoine. C’est alors qu’il remarqua l’étrange bijou orné d’une pierre rouge sur sa main droite.

"- Je croyais que les expherses étaient interdite.
- Exsphères ?
- A ta main."

Elle contempla le joyau qui lui avait attiré l’attention tout à l’heure. Alors ce truc s’appelait « Exsphères » ? Mais à quoi servait-il ?
Soudain, Xyn se leva et se dirigea vers la sortie. Mégane le regarda partir.

"- Eh ! Tu vas où ?
- Je sors faire un tour, toi tu vas prendre une douche !
- Une douche ?
- Oui, j’aime bien quand les filles sentent bon plutôt que le chien mouillé, à t’à l’heure !
- Eh, je sens pas chien mouillé, crétin !
- Bon, disons alors l’humidité et de plus je n’aime pas dormir avec une fille qui est à côté de moi et qui sent comme ça. Salut !"

Et il claqua la porte, laissant seule Mégane face à la table. Elle était devenue rouge piment. Quand il disait dormir avec une fille, il voulait dire dans la même chambre, mais pas dans le même lit ? Ouais, c’était surement ça…
Elle fini son assiette de soupe et partit en boitant de plus belle, vers la salle de bain. Le décor était très différent de la première salle. Entièrement carrelé de blanc, elle possédait une immense baignoire ainsi qu’un lavabo et un miroir éclairé par une forte lumière. Elle s’y enferma et partit se laver.
 
Elle en ressortit seulement une heure après, une serviette sur les cheveux, entièrement habillée. Elle boitait mais avait retiré le bandage qui recouvrait sa cicatrice pour la laisser à l’air libre. Malgré le fait qu’elle la brulait, elle ne s’étendait que sur quelques centimètres et paraissait presque invisible. Mégane se posta alors vers la fenêtre et y admira la vue.
Izoold était, après Palmacosta, le deuxième plus grand port de Sylvarant. Les poissons affluaient chaque jour. Sa spécialité ? Les gelées marines qui faisaient sa réputation. Une grande plage de sable fin encadrait le site et les maisons étaient toutes construites à partir du même bois
La mer était agitée et des nuages se rapprochaient, menaçant une tempête. Ce qui arriva fort rapidement. Le vent se leva et la mer s’agita de plus belle, forçant les marins à quitter leur bateau. Tout le monde se précipitait pour rentrer le plus rapidement chez soi.
Mégane vit Xyn au loin, en train d’aider les bateaux à accoster. Il était à présent seul, avec les autres marins, sur le port.
L’autre plage était déserte.
Ou presque.
Une petite fille était restée à faire ses châteaux de sable, ne se souciant pas du danger qui arrivait. Une immense vague d’une quinzaine de mettre de haut allait ensevelir la plage et emporter la jeune enfant.
Mégane ne réfléchit pas et partie en courant vers la plage, oubliant sa cheville qui la faisait souffrir. Il y avait plus important en ce moment même. Il y avait une vie à sauver.
Elle sortie de ce qui était en réalité un hôtel monté sur pilotis. Mégane descendit les escaliers en s’agrippant à la rambarde pour éviter de ne pas tomber, et se précipita vers la plage.
Elle agrippa la petite qui ne comprit pas se qui se passait, voulut reculer, mais il était trop tard. La vague fondit sur les deux malheureuses sous les yeux des marins ainsi que celui de Xyn qui en eu le souffle coupé.
Les pêcheurs et lui se précipitèrent vers l’autre plage où venait de se produire le drame.
La vague venait de tout dévaster sur son passage et se retirait petit à petit. Il ne restait plus rien sauf… Mégane, émanant d'une puissante lumière blanche et serrant la petite contre elle.
Elles étaient toutes deux, protégées par une espèce de bulle légèrement opaque. L’exsphère de Mégane brillait. Elle venait de produire un arte surpuissant, la protégeant elle ainsi que la petite, d’une vague qui aurait détruit l’arte Barrière en quelques secondes.
La vague se retira enfin et Xyn put aller retrouver Mégane, dont la magie avait totalement disparue. Elle se redressa se touchant tout ses membre pour savoir si elle était bien entière. La petite quant à elle s’était jetée dans les bras d’une personne qui devait être probablement sont père.
Xyn regardait Mégane avec des yeux ronds comme des billes.

"- Comment as-tu fait ça ? Tu aurais pu te tuer ! lui hurlait-il.
- Mais j’en sais rien moi ! Je te rappelle que j’ai perdue la mémoire ! Et puis je n’allais pas laisser cette petite se faire noyer !"

Là, Mégane avait marquée un point. C’est alors qu’elle se rendit compte que son mal de cheville la reprenait. Elle s’assit sur la plage et contempla à la place de sa cicatrice, un étrange tatouage vert foncé représentant deux ailes.

" Qu’est-ce que c’est ?" demanda Mégane à Xyn qui s’était accroupit à côté d’elle.

Il le regarda à son tour l’étrange dessin sur la peau de la jeune fille. Il eut le souffle coupé et se redressa brusquement. Il savait ce que c’était mais ne montra aucune expression pour ne pas alerté son amie.

"- Alors ? demanda la jeune fille.
- Je n’en sais rien, mentit Xyn, rentrons à l’hôtel, une longue journée nous attend demain.
- Pourquoi, tu t’en vas ?
- Rectification, nous partons effectivement, nous parons pour Meltokio."

                              


  



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