Chapitre 4
La Fête de Palmacosta




 
  Palmacosta, le plus grand port de Sylvarant se tenait devant les quatre voyageurs. Sur l’immense place se dressait un haut bâtiment qui n’était autre que la résidence de la veuve du gouverneur général. Des personnes s’étaient rassemblées près d’elle.
  Raine et Colette avançaient vers le groupe, Mégane restait avec Xyn dont la mine était désespérée.
 
- Cela fait trois ans… murmura-t-il.
- Désolée de t’avoir fait venir ici…
- Non, c’est à moi d’aller de l’avant, comme tu me l’as dit.
 
Mégane lui sourit tendrement. Il le lui rendit à son tour puis Colette cria :
 
- Mégane, viens voir ! On a trouvé la personne dont nous avons parlée à Isélia !
 
  Elle se précipita vers son amie, suivie de Xyn qui marchait lentement, se remémorant ses souvenirs.
  Ils arrivèrent près de la foule de personnes agglutinées près de la grande bâtisse. Une voix féminine parlait. Mégane, Colette et Xyn se frayèrent un passage entre les habitants qui écoutaient attentivement. C’est alors qu’ils purent la voir.
  C’était une jeune fille aux longs cheveux châtains qui se séparaient en deux couettes et qui possédaient chacune une grande fleur blanche. Elle portait une robe écrue aux bordures roses ainsi qu’une paire de bottes assorties. Elle était accompagnée d’un garçon aux cheveux blonds et aux yeux verts, l’air plutôt timide. Entièrement vêtu de bleu, il distribuait des tracts à ses côtés. Les personnes s’en allaient après avoir reçu son papier.
 
- Et n’oubliez pas de venir nombreux, ce soir ! disait la jeune fille.
 
  Une fois un bon nombre d’habitants partit, elle s’accorda une pose avec son partenaire en se mettant à parler à Colette et à Raine :
 
- Colette ! Raine ! Comment allez-vous ?
- Bien Marta, et toi ? Qu’est-ce que c’est que toute cette agitation ? demanda Colette.
- Une fête est organisée pour la reconstruction de la ville. répondit le garçon.
- Vraiment ? Mais c’est une excellente idée, Palmacosta a vécue tellement de chose en trois ans ! s'exclama Raine avant de détourner son regard vers Mégane. Mégane, voici la personne qui rencontrait des problèmes similaires aux tiens. Il s’appelle Emil.
- Ravi de te rencontrer, sourit-il, mais de quels problèmes parlez-vous ?
 
  Mégane lui rendit un sourire radieux sous le regard jaloux de Xyn. Elle ne lui avait jamais sourit comme ça à lui ! Ou alors, il ne remarquait tout simplement pas. Elle expliqua la situation depuis le début où elle avait rencontré son ami à Emil qui l’écouta attentivement.
 
- Je serai ravi de te venir en aide à ma façon. On m’a tellement aidé par le passé, avec Raine, Colette et les autres… et puis, toi Marta.
 
  Marta se lova contre lui. Intéressant, alors comme ça, ils étaient ensemble. Xyn se décontracta.
 
- Puisque nous sommes ici, pourquoi ne pas rester un petit peu ? proposa Colette, tout sourire.
- Bonne idée, répondit Raine, comme ça, je pourrai mettre la main sur mon frère qui pourra t’aider à contrôler tes pouvoirs. Colette m’a dit que tu étais extraordinaire en magie.
- Extraordinaire, peut-être juste incapable de savoir comment ça fonctionne.
- Moi je dirais plus que tu es un danger public ! ironisa Xyn.
 
  Mégane se retourna vers lui, mais se sortit aucun son de sa bouche lorsqu’elle croisa le magnifique regard noir du jeune homme.
 
- Génis est en train d’aider pour les préparatifs de ce soir, continua Marta, il est près de l’hôtel. Emil peux-tu accompagner Mégane le voir s’il te plait. Xyn, peux-tu nous aider à finir d’installer les préparatifs de la fête ?
- O-oui, bien sur...
 
  Cela ne l’enchantait pas vraiment, mais il ne pouvait pas dire non à la petite amie de celui qui allait aider la sien… son amie. Ils se séparèrent en deux groupes, Mégane et Emil d’un côté, Xyn, Colette, Raine et Marta de l’autre qui commençaient à retrousser leurs manches.
  Ils arrivèrent à ce qu’il semblait être, à première vue, le début d’un podium. Des habitants, des pêcheurs, des marins portaient de longues et lourdes poutres en bois afin de consolider l’estrade. L’un d’eux cria alors en direction de Xyn :
 
- Eh ! Jeune homme, on a besoin d’un coup de main par ici ! Pourrais-tu abandonner ces trois demoiselles pour venir nous aider ?
 
  Il sourit et partit rejoindre les marins, laissant ses trois amies continuer leur route vers un immense tas de fleurs qui servirait à la confection de bouquets pour installer sur les tables prévues pour le buffet. Il calla une des immenses poutres sur son épaule et la leva avec l’aide d’un autre homme. Le chantier était en place.
 
  De leur côté, Mégane et Emil venaient d’arriver vers la place de l’hôtel, un grand immeuble jaune citron. Un adolescent, plutôt petit, vêtu de bleu ciel et aux cheveux argentés, agitait son kendama d’un mouvement souple en direction de l’immense bâtisse qui étaient couverte de fleurs. Toutes étaient magnifique et sentaient sublimement bons, mais tombaient un peu a cause du soleil brulant qu’il y avait lors de cette après-midi. Toujours en train de se concentrer sur son kendama, un pentagone finit par apparaitre sous les pieds du garçon. Il faisait de la magie, Mégane comprit alors que cette personne n’était autre que le frère de Raine, Génis comme l’avait appelé Emil quelques minutes auparavant. Il était concentré sur sa boule rouge, comme s’il ne se souciait pas de sa magie qui affluait dans son corps. Puis il lança son arte :
 
- Splash !
 
  A ce moment la un jet d’eau fusa et s’abattit sur les fleurs en manque d’eau, qui commençaient à se redresser petit à petit au fur et à mesure que l’eau leur coulait dessus. Il leva sa tête satisfait puis se tourna vers Emil et Mégane et se dirigea vers eux, un immense sourire aux lèvres.
 
- Tu m’impressionneras toujours Génis ! dit Emil. Ta magie est toujours prête à servir pour une bonne cause. En parlant de bonne cause, voici Mégane. Raine voudrait que lui apprenne à contrôler sa magie.
- Ma sœur a besoin de Mon Aide !? S’exclama Génis. Elle m’impressionne de plus en plus ! fit-il en se tournant vers Mégane. Je veux bien t’aider, on peut commencer maintenant si tu veux, je viens de finir les préparations pour la fête de ce soir.
- Avec plaisir ! sourit tendrement Mégane ce qui fit légèrement rosir le garçon.
 
  Ils sortirent alors de la ville et se dirigèrent vers la campagne verdoyante de Sylvarant.
 
  Quelques instants plus tard, les trois adolescents arrivèrent dans une vaste prairie, semblable au souvenir que Mégane avait eu à Meltokio. Immense, verdoyante avec de minuscules fleurs blanches, sans arbres cette fois. Mais des monstres. Des dizaines et des  dizaines monstres marchants et paissant dans la campagne. Mégane déglutit, voulut reculer mais se heurta contre Emil qui lui sourit d’un air joyeux.
 
- Il ne faut pas t’inquiéter. Ce ne sont que des Alraunes, des Loups, des Farfadets, des…
- Mais cela reste quand même des monstres ! gémit-elle.
- Oui, mais tu es là pour apprendre, pas pour flemmarder ! dit Génis en fronçant les sourcils.
 
  Le garçon n’en avait pas l’air, mais il possédait un fort caractère qui ramena Mégane à la raison. Elle n’était pas là pour se tourner les pouces mais pour apprendre à contrôler son pouvoir dévastateur.
 
- Tu as raison, je suis désolée. dit-elle en baissant la tête.
- Le courage est la magie qui transforme les rêves en réalité… lança Emil.
 
  Elle se retourna vers le garçon qui possédait des yeux aussi verts que les siens et le regarda d’un air étrange. Il poursuivi :
 
- C’est un de mes amis qui me l’a enseigné il y a maintenant un an et demi… Si tu as un rêve, crois-y à fond, le courage que tu lui apporteras le fera durer et lui permettra ainsi de se réaliser.
 
  Le courage… La magie qui transforme les rêves en réalité… ces mots semblaient si touchants qu’elle ne put s’empêcher de regarder Emil avec passion, les yeux dans les yeux. Puis elle revint à la réalité et se tourna vers son mentor.
 
- Commençons…
 
  Il lui sourit et l’entrainement débuta.
 
  Les premiers instants se firent longs, difficiles et douloureux. En effet Mégane avait un pouvoir incontrôlable. Génis et Emil avaient pu constater les faits quand cette dernière avait créé l’arte boule de feu qui s’étaient propager un peu partout dans la prairie et que les deux garçons s’étaient réfugiés derrière une immense pierre pour échapper à l’une d’entre elles. Une Lamia qui passait par là n’eue pas la même chance qu’eux et termina sa vie en queue de lézard grillée. Ils reprirent alors tout à zéro et Génis lui montra les bases de la magie. Petit à petit, la jeune fille commença diminuer sa magie, à la canaliser, à la contrôler.
  Puis vint alors l’heure du combat.
  Entre un Farfadet, un Loup et une Alraune contre Mégane.
  Elle déglutit.
  Trois d’un coup ! Cela faisait beaucoup pour un premier combat toute seule !
  Elle se concentra. Les trois monstres la regardaient. L’un d’eux montrait les crocs, ses grands yeux dorés fendus par une pupille d’un noir profond scrutaient chaque fait et geste de la jeune fille. Puis, il jappa la faisant sursauter.
 
- Concentre-toi par pitié ! murmurait Génis entre ses dents.
 
  Avec Emil, le garçon était retourné derrière cette immense pierre qui lui avait sauvé la vie ainsi que celle de son ami quelques instants plus tôt, on ne savait jamais ce qu’il pouvait se produire.
 
  L’Alraune se mit alors à courir dans la direction de Mégane, puis commença à la frapper.
 
- Aïeeuuuh, mais ça fait mal !
 
  Elle commença à reculer. Génis, quant à lui, se cogna la tête contre le rocher, puis il reprit son sang froid :
 
- Utilise tes artes ! Ne te laisse pas battre par ce… truc !
- Oh oui désolée, j’avais oublié ! sourit-elle en baissant alors sa garde et se tournant vers son mentor.
- Noooooooon, ne me regarde surtout pas ! Concentre-toi plutôt sur ton com…
 
  Il n’eu pas le temps de finir sa phrase que Mégane alla s’écraser contre un mur. Une Lamia venait de faire son entrée dans le combat. Elle s’écroula et se releva difficilement. Elle saignait du front. Elle n’eu pas le temps de se défendre que la Lamia la renvoya vers un autre pant de mur.
 
- Il faut aller l’aider ! Elle ne va pas s’en sortir toute seule !
- Contente-toi de t’occuper de ta propre vie Emil ! Regarde derrière toi !
 
  Le garçon blond se retourna sous le visage horrifié de Génis. Deux autres Lamia se trouvaient devant eux, plus grosses que les autres. Mais que diable avaient-ils fait ! Ah, oui c’est vrai, ils avaient fait voir le soleil de trop près à une de leur… Une minute ! MEGANE fait voir le soleil de trop près ! Ils n’y étaient absolument pour rien dans cette histoire (pour une fois) !
 
- Les idées de ma sœur sont aussi bonnes que sa cuisine ! lança Génis d’un rire mauvais.
 
  De son côté, Mégane tenait à peine sur ses jambes, essoufflée d’avoir couru car la Lamia la poursuivait. Les autres monstres, eux, avaient déserté. Il ne restait que le plus redoutable. Elle s’arrêta et se mit face à sa poursuivante. Cette dernière lui envoya un troisième coup de sa queue de serpent que, cette fois, Mégane contra en la retenant avec son arc, à bout de bras. Xyn allait la tuer s’il revenait en mille morceaux. Le gros serpent à corps de femme donnait tout son poids, forçant Mégane à s’agenouiller. Elle regarda son ennemie de ses beaux yeux verts remplis de rage. Un pentagramme se dessina alors sous son corps. Sa magie opérait. Elle l’engloba d’une intense lumière blanche que la Lamia ne pris pas en compte, trop occupée à écraser sa victime.
  Mauvaise idée.
  Mégane appela toute sa force et quelques instants après, l’arte Stalagmite sortait des entrailles de la terre, pointues comme des épines. Elles tranchèrent de tous les côtés la Lamia qui se tordait de douleur. Puis elle disparue comme si elle n’avait jamais existée.
  Tout devint silencieux.
  Génis et Emil la rejoignit, Génis, lui un immense sourire de dessiné sur le visage.
 
- Oui, oui, oui ! s’exclama-t-il, c’est exactement ce que je voulais ! Je n’aurais jamais pensé pouvoir y arriver !
- Merci du compliment… toussa la jeune fille.
- Qu’est-ce qui t’as permis de réaliser ton arte ? demanda Emil.
- La rage qu’il y avait en moi, expliqua-t-elle en lui montrant son arc. C’est un cadeau de Xyn, il m’a permis de lutter contre le monstre et aussi de me défendre pour éviter de finir comme une crêpe ; Le retrouver en mille morceaux alors qu’il m’a été offert par une personne que j’adore montrerait que je ne mérite pas sa confiance et cela m’aurait agacée. Il est si beau…
- De quoi ? Xyn ou l’arc ? plaisanta Génis.
- L-l’arc bien sûr ! répondit Mégane en rougissant sachant qu’elle n’était pas insensible au charme du jeune homme.
- Oui, bien sûr… Bon, maintenant que tu connais les bases, te sens-tu prête à maitriser totalement ton pouvoir ?
- Oui, maintenant j’en suis sûr et certaine. Merci encore Génis.
- Remercie-moi quand nous aurons enfin quitté ce lieu pour pouvoir discuter tranquillement par la suite.
- Moi ça me va, approuva Emil qui ne se sentait pas en sécurité dans cette prairie, comme ça tu pourras me parler un peu plus de tes trous de mémoire.
- A ce stade là, dit-elle, ce ne sont plus de trous, mais carrément des gouffres.
 
  Elle rigola suivit des ses deux nouveaux amis, puis ils partirent de la plaine aux monstres.
 
  Sur le chemin, Mégane et Emil parlèrent longuement de leurs problèmes de mémoire sous l’oreille attentive de Génis. Le soleil commençait à se coucher et le ciel avait pris une couleur rosé colorant à son tour la campagne d’un violet clair.
 
- Donc tu ne sais vraiment rien de toi ? demanda le garçon blond. Même pas un petit peu ?
- A part mon nom, rien ne m’est encore revenu… sourit tristement Mégane.
- C’est quand même étrange, continua Génis, et tu n’as pas eu de souvenir ces derniers temps ?
 
  Elle se stoppa net sur le chemin et baissa la tête.
 
- Il y en a peut-être un… Vous me promettez de ne rien répéter à Xyn, sauf en cas d’extrême urgence ?
 
  Les deux garçons se regardèrent, puis hochèrent la tête en même temps vers la belle jeune fille aux yeux verts.
 
  Elle leur raconta alors sa vision alors qu’elle combattait au côté de Xyn et de Zélos à Meltokio. Elle décrivit le plus précisément possible chaque geste et chaque parole qu’elle faisait ou qu’elle entendait. Rien n’était passé sous silence.
  Ils s’étaient tous les trois assis sur un rocher près du chemin qui les ramenait vers Palmacosta. Tout fut silencieux jusqu’au moment où Génis prit la parole :
 
- Ce que je ne comprends pas, c’est que pourquoi tu ne veux pas en parler à Xyn. C’est vrai ! Il n'y a rien de honteux ou de choquant dans ce que tu dis !
- Je ne voudrais pas l’ennuyer avec ça…
- Je ne vois pas pourquoi cela l’ennuierai, intervint Emil. Cela fait près d’un mois que vous voyagez ensemble et que vous vous soutenez mutuellement, non ?
- Oui… Tu as sans doute raison…
- Alors parle-lui-en au meilleur moment ! repris Génis. Ce soir par exemple, lorsque tout le monde dansera, prends-le à part !
- Oui… je verrais…
- On devrait commencer à rentrer, continua Emil. Marta m’a dit qu’elle voulait que vous vous prépariez pour la fête de ce soir.
- Ces filles… toujours en train de se maquiller… souffla Génis.
- Oui mais c’est comme ça que l’on vous attire, sourit la seule fille du groupe en descendant de son rocher.
 
  Ils s’en allèrent tous les trois de leur « salle » de réunion improvisée et arrivèrent quelques instants plus tard à Palmacosta.
 
  Les dernières poutres de l’estrade pour l’orchestre venaient d’être posées et le buffet était installé. Xyn s’était assit, un verre d’eau à la main, torse nu, une serviette autour du coup. Il semblait moins pudique que lors la traversée d’Isélia. Normal, il était avec d’autres « hommes ». Ce qui l’était moins, c’était qu’une dizaine de filles lui tournait autour. C’est alors qu’il vit Mégane s’approchant de lui avec Génis et Emil et se dégagea alors des commères. Il remit sa chemise sans la boutonner et se dirigea vers les trois adolescents sous les yeux de merlans frits des jeunes demoiselles. Son pas était dynamique et sûr de lui. En peu de temps il arriva au milieu de la place ou attendaient ses « amis » (en fait, à ses yeux il n’y avait que Mégane, et accessoirement Emil qui le rendait jaloux et peut-être au passage, ce garçon aux cheveux argentés). Puis, voyant la jeune fille saigner du front, il perdit son sourire et son visage fut de marbre.
 
- Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivée ?
- Oh ça, dit-elle en désignant son front, et bien c’est une longue histoire. Euh… Xyn… Je peux te parler, en privée ?
- Euh… oui si tu veux… Maintenant ?
- Oui maintenant, c’est assez important en fait et je te l’ai caché, alors je voudrais tout mettre à plat maintenant.
 
  Il en resta bouche bé. Qu’allait-elle lui annoncer ? Génis et Emil, eux le savait puisque qu’un fin sourire se dessinait sur leur visage. Ils s’éloignèrent vers l’hôtel de la ville laissant Mégane et Xyn seul à seul.
 
- Viens, on sera mieux pour en discuter à la plage, il n’y a plus personne à cette heure ci.
 
  Mégane hocha la tête et suivit son ami en le prenant par le bras sous le regard vert des dizaines de pintades qui séduisaient Xyn en papillonnant des cils.
 
- Elle est belle, dit l’une.
- Vraiment belle, approuva une deuxième.
- Eh, les filles, vous croyez que sa m’irai bien les cheveux frisés ?
- Shannon, intervint une troisième, tu es déjà frisée ! Allez, les filles, on rentre, on aura peut-être plus de chance ce soir.
 
  Ils s’étaient assis tous les deux sur le sable fin, face à la mer et au soleil couchant. Mégane ne savait pas par où commencer. Elle restait là, silencieuse. Xyn, lui, semblait inquiet. Allait-elle lui annoncer qu’elle avait rencontré quelqu’un et qu’elle avait décidé de briser leur couple ? Une minute… Xyn pensait trop à ce moment là puisqu’il n’était pas avec elle ! Il s’allongea et respira fortement.
 
- C’est beau non ?
 
  Mégane venait de parler. Xyn se redressa et contempla celle qu’il aimait tant.
 
- Magnifique, dit-il.
 
  Elle se tourna vers lui et plongea dans ses yeux noirs, l’air interrogateur. Le jeune homme se rendit compte de son erreur et se rattrapa en montrant le paysage avec de grands gestes :
 
- Oui, c’est magnifique ! Ces grandes plaines, ce soleil couchant…
- Xyn.
- Oui ?
- Nous somme face à la mer, il n’y a pas de plaines.
 
  Il se mordit la lèvre et la jeune fille poursuivit :
 
- A propos de ce que je voulais te dire tout à l’heure, je suis désolée de ne pas t’avoir mis au courant plus tôt.
- Ce n’est rien, répondit-il alors qu’il  ne savait même pas de quoi elle parlait. Tout le monde a ses secret, il faut juste les dire au bon moment quand on en peu plus les supporter seul.
- J’avais probablement peur de t’ennuyer avec mes histoires.
- Tu sais très bien que c’est faux ! Tu ne m’ennuieras jamais, tu le sais !
 
  Elle se retourna vers lui et il rougit. Mégane lui sourit alors tendrement.
 
- Merci. C’est gentil.
- Oh, c-ce n’est rien… A-alors, tu voulais me dire quoi ?
- Et bien, c’était quand nous étions encore à Meltokio…
- Ah, Mégane, je t’ai enfin trouvée ! fit une voix derrière eux.
 
  Colette descendit à toute vitesse le petit monticule de sable où elle s’était nichée et courue vers son amie. Elle manqua de trébucher. Les deux autres s’étaient levés brusquement et attendaient que la jeune fille blonde arrive à eux. Plus petite que Mégane, elle du relever la tête afin de la regarder droit dans les yeux.
 
- Je t’ai cherchée partout, c’est fou comme cette ville peut être grande ! Bref ce n’est pas le plus important. Le professeur et Marta sont en train de se préparer, tu viens ?
- Euh…
 
  Elle regarda Xyn qui lui fit un signe de la tête.
 
- Tu me diras tout à l’heure, sourit-il.
- Tu es sûr ?
- Oui ne t’inquiète, moi aussi je dois aller me « préparer ». Une bonne douche ne me ferait pas de mal, et puis il faut que quelqu’un aille réserver une chambre pour ce soir.
- D’accord…
 
  Elle suivit Colette qui avait perdue son sourire car elle savait qu’elle était intervenue au  mauvais moment. Du coup, le trajet resta silencieux.
  Xyn, lui était anxieux. Il avait peur de ce que Mégane allait lui annoncer. Deux questions le tourmentaient. Avait-elle découvert qu’il faisait des recherches sur elle ? Ou pire, allait-elle lui annoncer qu’elle était tombée amoureuse de Zélos, l’élu de Thessé’alla ? Cette question lui déchira le cœur. Il espérait se tromper.
 
  De leur côté, les filles était en train de se préparer chez Marta… enfin… elles parlaient plus qu’elles ne se préparaient. Marta parlait avec Raine et Colette. Mégane, elle, restait silencieuse, une mine triste sur le visage.
 
- Désolée, dit Colette qui était à côté d’elle.
- Pour quoi ? demanda la jeune fille aux cheveux bouclés.
- Ca avait l’air important ce que tu voulais dire à Xyn tout à l’heure pour que vous vous soyez isolé.
- Oh, Colette ! Ne t’inquiète pas pour ça, en fait, je ne me sentais pas prête à lui dire. Tu as bien fait d’intervenir.
- Vraiment ?
- Oui, je pense que ce soir j’aurais moins peur.
 
  La jeune fille aux cheveux de blé sourit de nouveau. Puis Marta entra dans la conversation :
 
- Oh fait Mégane, je t’ai pris ça tout à l’heure à la boutique pour ce soir.
- Il ne fallait pas Marta !
- Si, tout le monde va être habillé, Allez, regarde !
 
  Mégane pris le sac et en sortit le vêtement. Elle se mit à rougir.
 
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda la jeune fille aux longues couettes.
- C’est trop court ! Tu as vu où ça arrive !
- Mais non ce n’est pas trop court ! C’est pile la bonne taille ! Fait pas de chichi, tout se passera bien !
- Et puis moi je la trouve hyper jolie ! sourit Colette
- Et puis la couleur se marie parfaitement avec tes yeux, enchaina Raine.
 
  Mégane était à court d’arguments. Marta continua :
 
- Tu vois, elle t’ira parfaitement. Dépêche-toi d’aller l’enfiler, il faut encore que tu finisses de te coiffer.
 
  Il était à présent 21 heures et nombreuses étaient les personnes présentes ce soir là. La musique était présente et quelques couples s’étaient mis à danser. Xyn, Génis et Emil attendait près du buffet l’arrivé des dames. Pourtant un couple de jeune fille, toutes frisées se dandinaient devant les trois garçons, comme s’il elles attendaient que l’un d’eux bouge le petit doigt pour en inviter une à danser. Tous les trois avaient revêtu un costume, bleu ciel pour Génis ainsi qu’un pantalon orange, bleu foncé pour Emil qui venait de se faire enrôler de force sur la piste, et… noir pour Xyn.
 
- J’ai l’impression de ressembler à un pingouin, grommela-t-il.
- Il fallait bien faire un effort pour ce soir ! sourit Génis dont les cheveux argentés s’alliaient parfaitement à son costume bleu aux fines broderies dorés.
- Tu es le frère de Raine, pas vrai, tu as ses cheveux.
- Oui, on se ressemble énormément.
- Alors, toi aussi tu es…
- Oh, je vois, répondit l’adolescent tristement, tu n’aimes pas les demi-elfes…
- Ma mère et ma sœur sont mortes à cause de la ferme humaine qu’ils avaient installée en dehors de la ville.
- Je suis désolé.
 
  Le jeune garçon baissa la tête. Xyn le regarda :
 
- Le peu de temps que j’ai passé avec Raine, je l’ai apprécié car c’est une femme douce et gentille. Elle aide Mégane dans sa quête de retrouver la mémoire. Toi aussi, tu l’as beaucoup aidé afin qu’elle apprenne à contrôler son pourvoir, alors… pour ça je ne te considère pas comme l’un d’eux… les demi-elfes ont changés, ils ne sont plus ce qu’ils étaient il y a trois ans…
- Merci de m’accepter tel que je suis, sourit Génis.
 
  Emil revint à ce moment là après s’être débarrassé d’une fille qui le faisait danser depuis dix minutes.
 
- J’ai mal aux pieds ! gémit-il.
- Ce n’est que le début, rigola le demi-elfe, regarde qui arrive !
 
  Le jeune homme blond se retourna et vit Marta, Colette, Raine et Mégane qui se cachait. Marta avait revêtu une magnifique robe et s’était attaché les cheveux en une haute queue de cheval. Colette, elle, portait une robe rouge et blanche brodée de nœuds et de dentelle, elle avait fini par tresser sa longue chevelure de blé. Raine portait à peu près le même costume que son frère mais en plus féminin puisqu’elle y avait ajouté une fine tunique blanche ; elle terminait sa tenue par une simple paire de lunette. Mégane restait cachée, impossible de savoir ce qu’elle portait. Les trois garçons s’approchèrent des quatre jeunes femmes. Emil était émerveillé par la beauté de sa compagne et voulu lui faire savoir :
 
- Marta, c’est…
- Je m’en doutais, je savais que cela ne t’aurais pas plu, le bleu est une couleur qui me grossi.
- Quoi ? Non, mais attends ce n’est pas ce que je voulais dire…
- Alors ce sont les boucles d’oreille que tu n’aimes pas, elles m’arrondissent le visage…
- Mais non ! Laisse-moi t’expliquer ce que j’ai à te dire…
- Ouah Colette, tu rayonnes de beauté ce soir !
- Merci Génis.
- Quant à toi Raine, tu es encore plus belle que d’habitude.
- Merci, mais pourquoi te montrer aussi gentil, aurais-tu quelque chose à te faire pardonner ?
- Pourquoi cherches-tu toujours à trouver ce qui n’existe pas…
 
  Mégane et Xyn étaient restés silencieux. Elle était restée derrière Raine, fuyant le regard de son ami.
 
- Qu’est-ce que tu fuis comme ça ? Ou plutôt, pourquoi me fuis-tu ? demanda-t-il.
- Je ne te fuis pas, je veux juste que tu ne me vois pas dans cette tenue…
- Pourquoi, y verrais-je quelque chose d’interdit ?
- Ce que tu peux être tordu comme mec, siffla-t-elle entre ses dents.
- En fait, répondit Marta à sa place, elle se plaint que la robe que je lui ai achetée est trop courte. Moi je ne trouve pas et je ne suis pas la seule à le dire.
 
  Raine se décala et Mégane apparu sous les yeux de Xyn. Elle était magnifique et sa robe était effectivement à la bonne taille. Entièrement vêtue de vert clair et de tulle violet, elle ne passait pas inaperçue aux yeux de tous. Il s’agissait d’une robe bustier d’un beau vert clair et de tulle qui donnait un effet bulle à celle-ci. De fines perles d’un bleu ciel étaient brodées dessus. Elle avait complété sa tenue par une paire de ballerine aussi verte que sa robe, laissant ainsi son étrange tatouage à l’air libre. Elle avait fini par attacher ses cheveux frisés avec l’aide d’une pince. Xyn ne pu se retenir plus longtemps.
 
- Waouh !
- Ca veut dire quoi « waouh » ? demanda Mégane de mauvaise foi.
- Ca veut dire : Waouh comment as-tu fais pour me cacher les si belle jambes que tu as là depuis que l’on voyage ensemble.
 
  Il réussi à lui faire décrocher un sourire et à lui faire décroiser les bras.
 
- Oh je suis jalouse ! Tu vois Emil, ça c’est de l’amour, du vrai !
- Parce que ce n’est pas de l’amour que je te donne tous les jours…
- Et puis, paniqua Mégane, nous ne sommes pas ensemble, pas vrai Xyn ?
- Oui, bien sûr, répondit le garçon à sa grande déception.
- Bon et si on passait à autre chose ! Emil fais-moi danser ! dit Marta en entrainant son prince charmant sur la piste.
- Maintenant tu veux ? Mais on ne peut pas attendre un peu ? J’ai mal au pied dans ses chaussures !
- Et bien comme ça elles s’habitueront mieux au sol ! Allez !
 
  Le pauvre n’eu pas le choix et dû donc se résigner. Génis, lui en profita pour demander à son tour à Colette qui rigolait rien qu’a l’idée de se voir danser. Mauvaise idée puisque qu’elle ne faisait que lui marcher sur les pieds et trébuchait tout le temps. Xyn lui aussi aurait bien voulu danser, mais piètre danseur qu’il était, il n’osa pas le proposer à Mégane. Raine, elle, discutait avec d’autres personnes. Il tenta alors une approche :
 
- Tu veux boire quelque chose ?
- Oui je veux bien, sourit de nouveau Mégane.
 
  Il partit d’un pas rapide vers le buffet. De multiples boissons s’offraient à lui, allant du plus transparent, au bleu fluo en passant par le rose clair. Ne connaissant pas son âge réel il passa sous silence les boissons alcoolisées et se contenta de verser à l’aide d’une louche un jus de fruit dans le verre en plastique. C’est alors qu’il le vit.
  Un serpent bordeaux aux yeux dorés perçants s’étendait de tout son long devant lui, l’observant, immobile, ses longs crochets luisants dans la nuit.
 
- S’set ! vociféra Xyn. Alors ça veut dire qu’Elypse est ici !
 
 A ces mots, le serpent glissa à toute vitesse derrière une cabane où les marins avaient l’habitude d’y ranger leurs filets. Xyn le suivit après avoir regardé que Mégane ne remarquerait pas qu’il serait partit. Il contourna à son tour la cabane où il retrouva le serpent qui avait l’air de l’attendre.
 
- Bien maintenant montre-toi Elypse, je sais que tu es là !
 
  La jeune femme sortit de l’ombre et son serpent alla la rejoindre en s’enroulant autour de son cou.
 
- La prochaine fois, demande-le gentiment. S’set peut être instable quand on parle mal à sa maîtresse !
- Il n’y aura pas de prochaine fois !
- C’est vrai tu as raison puisque que nous ne sommes pas venu pour toi.
- Alors pourquoi être ici ?
 
  Elle eue un mauvais sourire puis continua :
 
- Nous sommes venus pour ta petite protégée, celle qui m’a planté sa flèche dans mon bras.
- Mégane, pourquoi ?
- Nous savons qui elle est, ou plutôt ce qu’elle est…
 
  Xyn déglutit, ils avaient fini par découvrir pourquoi il l’avait accompagné pendant tout ce temps.
 
- Je vous en empêcherai !
- Comment ? demanda calmement l’elfe, tu ne pourras lui venir en aide puisque tu seras inconscient.
- Il faudrait déjà m’assommer pour commencer !
- Tes désires seront des ordres ! Retourne-toi.
 
  A peine eut-il le temps de se tourner qu’un coup de batte s’abattit sur lui. Il tomba mais ne se releva pas.
 
- Bien jouer mon petit S’set, ton charme a parfaitement opérer ! dit-elle en embrassant son serpent sur le bout du museau. A présent laissons-le exécuter son plan, mon trésor.
 
  Le Poursangseurs qui l’avait aidé à anéantir son ennemi demanda alors :
 
- Que devons-nous faire ?
- J’ai un avenir pour toi, fit Elypse d’un ton plus que sinistre,  cela risque de te picoter un peu mais rien de plus.
 
  Il voulu reculer mais son serpent se jeta sur lui et le mordit, le tuant grâce à son venin.
 
- Régale-toi mon amour, tu as bien mérité ce petit « présent » de ma part, mais n’en abuse pas ! Le sang humain n’est pas du rang d’un grand assassin ! Partons à présent nous n’avons pas encore terminés.
 
  Xyn revint alors vers Mégane qui venait de danser avec Génis. Elle fronça alors les sourcils quand elle le vit revenir les mains vides.
 
- Tu ne m’as pas dit que tu devais aller chercher une boisson ?
- Oh désolé ! s’exclama-t-il en se tapant la tête, j’ai complètement oublié ! Mais quand j’ai vu que tu dansais je me suis dit que tu n’en avais plus besoin.
- Oui c’est vrai. Oh fait, par rapport à se que je voulais te dire tout à l’heure… Se serait mieux d’en discuter dans un endroit tranquille.
- Si tu veux… je te suis.
 
  Ils partirent alors tous les deux dans la campagne sous le regard de Génis, satisfait.
 
  Ils s’arrêtèrent plus loin, dans l’herbe sous un vieux chêne qui dominait une colline.
 
- Alors tu voulais me dire quoi ?
- Et bien ce que je voulais que tu saches avant d’être interrompu par Colette.
- Je t’écoute.
- Donc je disais, quand nous étions encore à Meltokio et que ton frère avait attaqué… Un souvenir m’est réapparu.
- Un souvenir ? Quels souvenirs ?
 
  Il courait entièrement essoufflé et n’arrêtait pas de saigner de son oreille. Le choc avait été violent même quand il s’était réveillé au côté de son agresseur, entièrement vidé de son sang. Il fallait qu’il retrouve Mégane au plus vite. Il retourna alors à la fête où il tomba sur Raine, Colette, Marta, Emil et Génis.
- Où est Mégane ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Elle était avec toi il y a cinq minutes, dit Génis qui trouvait sa plaisanterie parfaitement nulle.
- Avec moi ! Ce n’est pas possible, voyons ! Je suis en face de toi !
- Si tu nous expliquais ce qu’il t’est arrivé plus tôt, le stoppa Raine qui sentait que quelque chose de grave allait se produire.
- Pas le temps d’expliquer si ce n’est qu’Elypse est ici en ce moment même ! Par où est partit Mégane ?
- Elle est partit dans la campagne avec toi, lui indiqua Génis du doigt.
 
  Sans lui dire merci, il partit en courant dans la direction indiquée. Puis le jeune demi-elfe se retourna vers sa sœur :
 
- Je pourrais savoir qui est cette Elypse ?
- Une personne qui ne prévoit que de mauvais présages… fit sombrement Raine. Préparez de quoi vous protéger, une attaque va avoir lieu !
 
  Mégane était toujours assise à côté de Xyn mais se sentait à présent plus légère. Elle lui avait tout raconté.
 
- Pourquoi me l’avoir cacher ?
- Je pensais que cela ne t’aurais pas intéressé. On venait à peine de se rencontrer et je ne savais pas comment l’aborder.
- Mais que dois-je faire pour que tu me fasses confiance ?
- Je ne sais pas.
 
  Elle s’était recroquevillée sur elle-même, ses jambes contre sa poitrine, elle se sentait désolée. Il décida de la prendre dans ses bras en plongeant ses beaux yeux noirs dans ses beaux yeux verts. Il les ferma alors et posa ses lèvres contres les siennes à la grande surprise de Mégane qui se laissa faire et ferma les siens à son tour.
 
- MEGANE ! hurla une voix au loin.
 
  Elle les rouvrit brusquement et se détacha de son amant. Elle regarda la silhouette courant dans leur direction et fit de grands yeux. Xyn se tenait devant elle, saignant de l’oreille droite totalement essoufflé.
 
- Mégane… éloigne-toi de lui ! C’est mon frère !
- C’est trop tard maintenant Xyn.
 
  A ce moment là, le serpent qui l’avait suivi lui sauta dessus et le mordit à l’épaule.
 
- XYN ! hurla Mégane.
 
  Le jeune homme s’écroula, souffrant le martyr. Elle voulut l’aider mais en fut incapable car Yan l’en empêcha en l’assommant d’une seule et grande gifle.
 
- Tu n’iras nulle part si ce n'est avec moi, ma belle, ricana-t-il en la prenant dans ses bras.
 
  Il s’avança près de Xyn le regardant en train de mourir. S’set était revenu à sa maîtresse et n’avait pas eu le temps de goûter son sang. Puis il partit le laissant seule dans la nuit avec pour seule lumière, la Lune éclairant toute la prairie qui était pleine ce soir là.
 
 







 
 
Meeeeeuuuuuuuuuuuh non qu’il est pas mort Xyn. La suite dans le chapitre 5.
 
Punkypink.                
 
 
 



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